Extrait
Par Bernard Sécher le lundi 16 mars 2015, 20:41 - ADN ancien - Lien permanent
L'arrivée des fermiers du Néolithique en Europe initiée il y a environ 8500 ans, a demandé une adaptation de l'homme à l'environnement, aux maladies, à la nourriture et à l'organisation sociale.
Alors que la sélection naturelle peut être mise en évidence par l'étude des variations génétiques des populations contemporaines, ces données ne donnent qu'une vision indirecte des événements
passés et donnent peu d'information sur où et quand la sélection est intervenue. L'ADN ancien permet cependant d'examiner les anciennes populations avant et après chaque adaptation et peut ainsi
révéler la vitesse et le mode de sélection.
Iain Mathieson vient de publier un papier intitulé: Eight thousand years of natural selection in Europe dans lequel
il rapporte l'analyse de 83 squelettes qui vivaient en Europe durant les 8000 dernières années. 64 échantillons sont issus de l'étude menée par Haak et al: Massive
migration from the steppe was a source for Indo-European languages in Europe dans laquelle 394.577 SNPs autosomaux ont été analysés. A ceux-ci ont été ajoutés 19 échantillons publiés dans des
études précédentes. Ces génomes anciens ont été comparés à 503 génomes d'individus comtemporains d'origine européenne issus du projet des 1000 génomes:
Les populations actuelles peuvent être modélisées comme un mélange de 3 anciennes populations: les chasseurs-cueilleurs de l'ouest, les premiers fermiers européens et les pasteurs Yamnaya des Steppes pontiques. Pour rechercher la sélection, les auteurs ont testé chacun des SNP pour évaluer si sa distribution de fréquence observée dans la population contemporaine est consistante avec ce modèle. Les SNPs dont la fréquence dans la population actuelle n'est pas consistante avec un mélange neutre d'ascendance de ces anciennes populations ont probablement été influencé par la sélection. La force de ce test est qu'il ne fait pas l'hypothèse simpliste d'une continuité de population dans le temps, ce qui serait problématique au vue des remplacements de population qui ont été mis en évidence en Europe. Sur l'ensemble des SNPs testés, il y a un groupe de 25.017 SNPs fonctionnels. Ces SNPs sont plus inconsistants avec le modèle ci-dessus que des SNPs neutres, suggérant ainsi une sélection significative sur les marqueurs d'importance biologique.
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