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Les quelque 600 000 dossiers individuels qui composent le fonds concernent des personnes dont les services de résistance ont été homologués ou non au titre des FFL, des FFC, des FFI, des DIR ou de la RIF. Ils sont constitués des pièces fournies par les demandeurs et des documents issus du travail administratif.
Les dossiers des FFL et des FFC sont seuls à contenir des archives de la Seconde Guerre mondiale. Parmi les dossiers de FFC, il y a deux catégories, ceux des agents ayant été à Londres et ceux engagés de France, sans avoir quitté le pays. Les dossiers des premiers s’apparentent à ceux des FFL, c’est-à-dire à des dossiers de carrières : mutation, départ en mission, stage de parachutage, appréciation des officiers britanniques, livret médical, Soldier’S Pay Book, bon d’habillement.
Dans les dossiers des FFL se trouvent des fiches de situation avec des renseignements civils et militaires, photographie et empreintes digitales. Si le Français libre s’est engagé sous un nom d’emprunt, son dossier comporte plusieurs fiches et parfois son acte d’engagement.
Dans les dossiers des agents des FFC ayant « transité » par Londres, se trouvent des états signalétiques et de services d’officier (modèle E/9), des propositions d’avancement (pour les militaires d’active ou de réserve) ou d’assimilation (pour ceux qui ne le sont pas), des ordres de départ et de retour de mission généralement sous différentes identités.
Pour ceux qui ne sont pas engagés à Londres, lorsque vient l’heure de la démobilisation, leur chef de réseau remplit ou leur fait remplir une fiche établie par la Direction générale des services spéciaux (DGSS) qui a pris le relais du Bureau central de renseignement et d’action (BCRA) sur le modèle de l’état signalétique, précédemment évoqué. En plus des classiques renseignements d’état-civil, l’agent doit donner son nom, ou ses pseudonymes, son indicatif (lequel lui permettait de s’identifier par radio avec des gens dont il ne connaissait pas l’identité), le nom de son supérieur hiérarchique direct, sa nationalité d’origine et actuelle, le nom du réseau et sa date d’entrée dans le dit-réseau ; si l’agent a appartenu à plusieurs réseaux, il remplira une fiche par réseau. On trouve aussi des questionnaires signalétiques et parfois des rapports d’activité de l’agent. Comme les FFL, les agents des FFC ont signé un engagement de fidélité au général de Gaulle. Moins formel, généralement manuscrit, cet engagement est laissé à l’initiative des chefs de réseaux et souvent signé sous pseudonyme, voire indicatif seul, chef comme agent. Dans cette catégorie, on trouve des officiers d’active ou de réserve préparés en Grande-Bretagne, qualifiés « encadrement maquis » et parachutés en vue du jour J dans les maquis jugés stratégiques par les Alliés. Ils peuvent également avoir le statut FFI. Les agents des missions Jedburgh parachutés, après un entraînement intensif en Grande-Bretagne, sont également FFC.
Les trois autres catégories de dossiers renferment des dossiers de demande de droits, des questionnaires remplis par les demandeurs, leurs ayants cause ou par leur chef de résistance et les pièces justificatives fournies à l’appui de la demande dans lesquelles sont décrites les actions de résistance et les circonstances d’arrestation pour les déportés et internés. Cette dernière catégorie regroupe les internés des prisons et des camps d’internement et les déportés des camps de concentrations notamment en France occupée en en Allemagne.
Les dossiers des membres des Forces françaises de l’intérieur s’organisent autour de formulaires de demande de certificat d’appartenance et d’homologation de grade FFI. Ces formulaires comptent 4 pages, avec une feuille supplémentaire lorsque le demande est déposée à titre posthume. La première page est consacrée aux renseignements d’état-civil et aux occupations légales civiles ou militaires de juin 40 à la Libération, 2 pages sont consacrées aux actes de résistance individuels ou collectifs. La dernière page est consacrée aux avis et décision des commissions départementales et régionales. A ces questionnaires sont souvent joints des pièces justificatives : certificats régionaux, carte de FFI, attestation de ses chefs, tout ce qui peut prouver que l’impétrant a bel et bien participé à la Résistance dans une unité ou un maquis FFI.
Les dossiers de la RIF sont constitués sur le même principe que ceux des FFI : formulaires similaires de 4 pages avec pièces justificatives.
Les dossiers DIR sont également constitués d’un formulaire de demande de certificat de validation des blessures conditionné par l’obtention du titre de déporté résistant ou d’interné résistant attribué par le ministère des Anciens combattants. Le statut est « cumulable » avec un autre statut. Outre les dossiers de FFI internés en France ou déportés en Allemagne, on trouve des dossiers de FFL ou de FFC internés en Espagne en tentant de rejoindre Londres via les Pyrénées.